Apres un passage eclair a Kathmandu histoire d’acheter quelques provisions, finaliser les transactions necessaires aupres de l’agence avec qui j’etais en contact par mail et rencontrer mon guide, je suis fin pret a attaquer quelques jours de balades dans ce qui s’averera etre la magnifique Vallee du Langtang.
Mais avant toute chose, petite presentation des protagonistes :
– DB (a prononcer a l’anglaise) : mon guide, constamment le sourire aux levres, pratiquant un anglais correct selon le moment de la journee (le matin est a proscrire) et vetu comme s’il comptait partir a la plage (ou quasi). Prevenant, attentionne, meticuleux, a recommander chaudement (vous pouvez le contacter directement à l’adresse suivante : dbsyangbo [ at ] hotmail . com). Pour un trek comme le Langtang, et à mon avis pour l’ABC et l’Annapurna Circle, autant passer en direct que par l’intermédiaire d’une agence. Les tarifs seront probablement meilleurs et iront surtout directement auprès de ceux qui effectuent le vrai boulot !
– Nyamgel : mon forfait incluant un Sherpa, Nyamgel remplira ce role a merveille, leste de mon sac de 5 kilos pendant toute la duree du sejour. Il fera sensation lors du trek (et par extension moi aussi), tous les porteurs ayant au moins 20 a 40 kilos arnaches sur leur dos. D’un temperament calme, discret, souriant avec parcimonie, il degage une force tranquille impressionnante.
– Moi : dans une condition physique moyenne, n’ayant aucune idee de ce qui m’attend lors des trois premiers jours mais content d’en decoudre avec mere nature.
Tous ceux qui ont fait le trajet en bus local jusqu’a Syabrubesi, l’un des points de depart du trek, vous le diront : les 9h necessaires pour parcourir les 117 kms qui le separent de Kathmandu ont des allures de mission suicide. Ayant connu quelques heures de route en bus ces dernieres annees, sur des routes parfois peu frequentables, je me disais que cela ne pouvait pas etre pire que ce que j’avais deja connu. Et bien si !
Kathmandu-Syabrubesi commence d’abord comme toute route nepalaise, avec son lot de nids de poules, de virages serres, de chauffeurs dopes aux amphets et avec un bus bonde, ou deux fois plus de personnes sont presentes sur le toit du vehicule qu’a l’interieur. Toutefois, les 6 premieres heures de trajet ne laissent en rien presager de la suite, lorsque la route, deja etroite, se transforme en piste ou deux bus ont du mal a se croiser, avec d’un cote la montagne et de l’autre un ravin qui ne laissera aucune chance si les roues du bus decident d’en prendre la direction. A l’aller, ca passe encore meme si bon nombre de nepalais vident leurs estomacs par les fenetres et que certaines personnes agees preferent se couvrir les yeux plutot que d’admirer le paysage. Au retour, et apres les 5 jours de marche, on frise les crises de panique lorsque le bus, pris dans un epais brouillard, peine a effectuer certaines montees, doit faire marche arriere en descente a deux doigts du precipice, s’embourbe dans une montee qui me fera benir la robustesse du frein a main et les bras qui le tracteront sur une dizaine de metres pour le sortir de cette genante situation… Bref, le trajet en bus pour rejoindre la Vallee du Langtang est, comme le souligne si justement le Lonely, probablement le pire moment du trek…
Cela etant dit, et apres une nuit reposante apres le trajet aller, nous entamons notre premiere journee de trek mercredi passe, sous un soleil qui m’avait manque pendant une bonne semaine. Au programme du jour, 5h de marche pour rejoindre les Teahouses de Lama Hotel ou nous passerons la premiere nuit a 2500 metres d’altitude (soit une ascension de 1000m). Le sentier longe un torrent une bonne partie de la journee, montant progressivement pour atteindre son paroxysme a 1h de Lama. Les arbres ont revetu leurs couleurs d’automne et, chose tres importante a mes yeux, le touriste est beaucoup plus rare que sur d’autres circuits nepalais. DB et Nyamgel s’adaptent gentiment a mon rythme de trekker non confirme et la marche sera ponctuee par quelques pauses necessaires a mon organisme pour retrouver souffle et temperature normale.
Apres une nuit longue et reposante, berce par le rugissement du torrent, la deuxieme journee nous fera sortir progressivement de l’etroitesse de la vallee, les parois s’ecartant de plus en plus pour laisser place a un plateau qui abrite le village de Langtang, seul vrai village de mon parcours, aux maisons de pierres et ou les habitants elevent yaks et autres bestiaux sous le regard bienveillant de plusieurs pics enneiges. De 2500 metres, nous sommes maintenant a 3500 et l’air commence sensiblement a manquer.
Le troisieme jour sera, d’une certaine facon, moins contraignant puisque l’etape du jour nous conduit a Kyanjin Gompa, a seulement 3900 metres. De ce site compose exclusivement de Teahouses et d’une fromagerie artisanale, les vues sur les glaciers et montagnes environnants sont epoustouflantes. L’atmosphere y est tranquille et detendue et le Langtang Lirung nous domine du haut de ces 7227 metres.
DB, qui pense que je suis toujours au sommet de ma forme apres avoir grimpe 2500 metres en deux jours et demi, decide alors de m’emmener a un point de vue culminant a 4500 metres, surplombant Kyanjin et offrant sur le Lirung et les glaciers une vue imprenable. Nul doute que cette derniere y est splendide mais force est de constater que tous les 5 pas, mon corps n’hesite pas a me dire d’aller me faire foutre (n’ayons pas peur des mots). Tel un poisson sorti hors de l’eau, je peine a recuperer mon souffle, chaque metre est souffrance et j’accepterai avec une joie non dissimulee le bout de cake que me tendra une francaise une fois arrive a destination. Les 600 metres pour redescendre sur Kyanjin seront, en comparaison, une fete et l’occasion d’observer une avalanche partant du sommet du Lirung. Le repas du soir sera avale d’une traite.
Les deux jours suivants, nous redescendons vers Syabrubesi. L’occasion de reellement prendre conscience de ce que fut le trajet aller, puisque nous ne faisons que descendre, avec une mention speciale pour le trajet de Kyanjin a Lama, que nous effectuons d’une traite dans le brouillard qui a envahi la vallee.
Au final, je constate que DB semble aussi extenue que moi, et que Nyamgel, malgre mes 5 kilos, semble au sommet de sa forme. La legende des sherpas n’en est pas une, et le nombre de porteurs et leurs chargements souvent heteroclites croises sur la route a de quoi impressionner le randonneur debutant que je suis.
En resume, je me dis que je repartirais bien un jour dans le Langtang. Que ce soit pour les paysages, l’ambiance au coin du poele le soir a deviser avec d’autres touristes, et les sentiers que je n’ai pas eu l’occasion d’arpenter faute de temps…
Ces 5 jours termines, retour sur Kathmandu, ou je compte rester deux jours complets afin de visiter certains sites situes en peripherie, avant de retourner a Bhaktapur, d’ou je prendrai plus que probablement un taxi pour l’aeroport, cloturant ainsi ce sejour…
2 commentaires
Yep, rapidos. Pas étonnant que tu étais exténué, tu as quand même grimpé drôlement vite!
Ce petit commentaire surtout pour dire que passer par une agence (de confiance) te permet de partir serein avec des « employés » assurés! Un pépin est si vite arrivé, question de bol…
Manque de prépa aussi à mon avis, quand j’en voyais d’autres qui, le barda sur le dos, ne semblaient aucunement souffrir ;o). L’agence (de confiance, la précision a son importance ;o) et son assurance sont bien sur rassurants à différents niveaux, mais sur certains treks de difficulté facile ou moyenne, je me dis quand même que passer en direct peut-être une option valable ;o)