Long time no news… so here it comes…
Depuis la Bolivie, beaucoup d’eau (enfin de bouteilles de 500 ml de Coca) et de nombreux kilometres se sont ecoules…
Toujours sous le choc de ma visite dans les mines du Cerro Rico, j’ai poursuivi ma decouverte de la ville de Potosi le lendemain. Au programme, la visite de la Casa de la Moneda, endroit ou etaient frappees les monnaies espagnoles pendant quelques centaines d’annees. En activite jusque dans les annees 50, l’endroit est charge d’histoire mais egalement de souffrance. Ici, les esclaves et autres travailleurs battaient monnaie dans des conditions dures, ou les temperatures montaient facilement au dessus des 50 degres. Et quand les chevaux ne tenaient plus le coup et qu’il fallait continuer d’actionner les presses (duree de vie du cheval : 4 mois – duree de vie de la machine : quelques centaines d’annees), c’etaient 20 hommes que l’on harnachait au mecanisme actionnant le tout… Aujourd’hui, la Bolivie bat sa propre monnaie au Canada, en Espagne et en France, et la Casa est un refuge pour de nombreuses oeuvres iconographiques, toiles, tableaux d’artistes principalement locaux. Differentes ecoles faisant toute l’eloge du christianisme, a une epoque ou il etait indispensable de convertir les pauvres pecheurs presents dans les villages avoisinants. L’une des toile les plus interessantes est certainement celle comportant un melange des valeurs traditionnelles locales (le culte de Pachamama – deesse de la terre et souvent representee sous la forme du Cerro Rico abritant l’argent) et chretienne. La visage de la Vierge Marie surmontant le Cerro, ses mains en sortant, comme paree de la montagne et de sa richesse. Le mix parfait pour convertir et un bel exemple de propagande a mes yeux…
Dans la nuit, je prends un petit bus vers Tarija et fait une constatation impressionante, basee sur des faits scientifiques collectes de facon irreprochable : dans 50% des trajets bolivien, il est possible de trouver un Vomito. En l’occurence une jeune maman qui etait heureusement installee a cote de la fenetre et qui a pu se soulager allegrement sur le flanc de notre vehicule. Une fois sur deux, et plus particulierement dans les bus de nuit, la conduite de nos amis chauffeurs semble avoir des effets secondaires incontrolables sur leurs condisciples… Pourraient prevoir des sachets non mais quand meme !
Tarija, c’est la petite ville tranquille du sud de la Bolivie. Quelques places ombragees, quelques terrasses et une multitude de vignobles dans les environs immediats. 30 Us dollars plus tard et une petite nuit de repos et ma guide vient me chercher a l’hotel pour me conduire dans trois vignobles differents : industriel et tourne vers l’export avec 2 millions de litres produit par an – artisanal et bien trash ou l’acide supplante le gout du vin – ecologique et post-hippie-je-cuve-ce-que-je-produis-et-je-te-ressers-un-verre-une-fois. Le prix de la demi-journee me parait un peu exagere mais force est de constater qu’a 13h, et apres 45 minutes de degustation-discussion avec le proprietaire du vignoble ecologique, un vieux patch de 57 ans anciennement depute et en charge du developpement de sa region, j’ai largement rentabilise l’investissement. S’ensuit donc une sieste bien meritee et un leger mal de tete en debut de soiree…
Vendredi, je quitte Tarija, direction Salta en Argentine. Apres avoir etudie les differentes possibilites pour franchir les quelques postes frontieres entre les deux pays, Tarija me parait etre le spot ideal. Quatre heures de bus jusqu’a Bermejo, passage par le poste bolivien, traversee du pont peint aux couleurs des deux pays, et passage avec brio des deux postes argentins. Une heure de transit et un nouveau bus jusque Perico ou, apres trente minutes d’attente en compagnie de mon jeune voisin bolivien parti dire bonjour a sa copine etudiante a Salta, nous embarquons pour la derniere ligne droite avant Salta. La journee est longue, le controle anti-drogue a 30 kilometres de la frontiere n’arrange rien (mais le plan des ptits sachets en plastique ingere avec deux litres de lait fonctionne toujours), et c’est plus qu’enchante que je pose mes sacs dans ma nouvelle auberge Saltienne…
Samedi matin, c’est le grand jour. Apres quelques echanges mailiens avec Isa et la fixation d’un rendez-vous dans l’auberge ou je viens de passer la nuit, c’est encore legerement embrume que je la retrouve a mon reveil. Un visage familier au milieu de nulle part et apres pres de trois mois de voyage, ca fait du bien. Un ptit cafe plus tard et nous decidons de louer une splendide Gol pour 4 jours (le F n’est pas tres fashion en Argentine, le vehicule non plus d’ailleurs…). 76000 kilometres au compteur, des freins donnant la possibilite de passer de 100 a 0 en moins de trois dixiemes de secondes, rouge comme un coeur, Dusty the Clown aura l’occasion de gouter a tous les types de revetements durant ces 4 jours et pourra meme gouter a la fameuse Route 40 le temps de quelques heures…
Une fois toutes les formalites liees a la location effectuee, petite balade au sein de Salta la Linda et rapide montee en telepherique sur la coline qui la surplombe, histoire d’assister au coucher de soleil sur les montagnes avoisinantes et sur la ville. Retour a l’auberge et BBQ avec une dizaine d’autres occupants, l’occasion de commencer a feter mon anniversaire en me calant sur le fuseau horaire belge et accessoirement de me rappeler que Bier na wijn,…
Dimanche matin, c’est parti. Dusty ronronne et semble pret a manger le bitume. Rapide presentation avec Travel Buddy et nous prenons la direction de Cafayate, a pres de 186 kilometres de la, sur une route splendide. Les premiers paysages sont fleuris, champetres. Pic-Nic-President-baguette au bord du lac Cobral et nous attaquons la Quebrada de Cafayate. Pendant plusieurs heures, la route serpente entre des paysages tout aussi impressionant les uns que les autres. Formations rocheuses aux multiples couleurs, la Quebrada a ete sculptee par le vent et l’eau au cours de pres de 90 millions d’annees. Pics rocheux, orgues de pierres, chaque virage apporte une perspective differente et le soleil declinant rend le tout encore plus colore et flamboyant.
Apres pres de 5 heures de slalom, nous arrivons dans le petit village de Cafayate. Auberge et terrasse, ambiance tres detendue dans cette region de l’Argentine. Cafayate accueille bon nombre de Bodegas egalement, qui exportent pas loin de 60% de leur production. Ca fait du bien de sortir des grandes villes et de retrouver cette atmosphere de village que je n’avais plus reellement retrouvee depuis mon entree en Bolivie deux semaines auparavant…
Ce lundi, Dusty quitte l’asphalte pour faire ses premiers pas sur la bonne vieille Route 40 que j’avais empruntee en bus en Patagonie. L’etat de la route est tres similaire, la progression plus lente que la veille et nous nous retrouvons vite recouvert par la poussiere qui se degage de la route. Heureusement, les paysages accompagnent notre faible vitesse, et la Route semble avoir ete laissee dans cet etat pour que tout conducteur un tant soit peu prudent puisse egalement profiter pleinement de la vallee dans laquelle il evolue, et eviter tout renard ou camion ayant la bonne idee de croiser son chemin. Nous effectuons quelques etapes en chemin, traversant de petits villages quasi deserts, admirant au passage quelques eglises d’un blanc immacule dans cette region ou tout semble etre poussiereux, avant de poser armes et bagages dans une petite auberge de Cachi, petit pueblo encore plus tranquille que Cafayate et ou il semble faire excessivement bon vivre…
Au programme des deux jours qui viennent, continuation de l’exploration de la region, avec une pointe jusqu’aux Salar situes au nord de Jujuy. Jeudi sera une journee faste, avec un bon vieux bus semi-cama jusque Iguazu et ses cascades. 26 heures de trajet, il n’est pas impossible que je me jette sous la premiere chute d’eau venue pour me detendre un chouia. D’Iguazu, je prendrai un petit vol jusque Buenos Aires ou j’attendrai avec calme et dignite l’autre cigare de fer qui me ramenera au plat pays… Joie et felicite seront les maitres mots de ces trente heures de voyage, et Washington n’a qu’a bien se tenir !
Sur ce, hasta luego et chau ! L’heure est venue pour une splendide pizza au fromage de chevre suivie d’une bonne nuit de repos avant la route de demain !